Le monde de l’art perd une de ses plus brillantes figures. Koyo Kouoh, curatrice de renommée internationale et fondatrice du RAW Material Company à Dakar, est décédée dans la nuit du vendredi au samedi à Bâle, en Suisse, à l’âge de 57 ans. La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture du Sénégal, Khady Diène Gaye, a exprimé sa « profonde émotion » et sa « tristesse » face à cette disparition qui laisse un vide immense dans le paysage artistique sénégalais et africain.
« Koyo manquera énormément au Sénégal qu’elle aimait tant », a-t-elle écrit sur sa page Facebook, saluant la mémoire de celle qui a su faire de RAW Material Company un haut lieu de création, d’exposition et de débat intellectuel à Dakar. « Sa disparition est d’autant plus cruelle qu’elle devait être, en 2026, la première femme africaine commissaire de la Biennale d’art contemporain de Venise », a-t-elle déploré.
Née au Cameroun, Koyo Kouoh s’était d’abord orientée vers l’économie et la finance avant de répondre à l’appel de l’art, domaine où elle a révélé un talent exceptionnel. Installée au Sénégal à la fin des années 1990, elle a notamment travaillé pour le Goree Institute jusqu’en 2002, avant de lancer en 2011 le RAW Material Company, un espace devenu incontournable pour la scène artistique contemporaine africaine.
Curatrice, penseuse, bâtisseuse d’institutions, Koyo Kouoh a contribué à redéfinir les contours de l’art contemporain africain. Elle a été co-commissaire des Rencontres de la Photographie de Bamako, partenaire des premières éditions de la Biennale de Dakar, et récemment directrice exécutive et conservatrice en chef du prestigieux musée Zeitz MoCAA au Cap, en Afrique du Sud.
RAW Material Company, qui a annoncé la nouvelle à l’APS, rappelle l’impact immense de sa fondatrice sur les générations d’artistes, de chercheurs et de penseurs qu’elle a inspirés. Ses pairs, au Sénégal et bien au-delà, saluent aujourd’hui une pionnière, une visionnaire, une femme d’engagement dont l’héritage intellectuel et artistique continuera de vivre.
Koyo Kouoh n’est plus, mais sa lumière éclaire encore l’avenir de l’art africain.