Ce que beaucoup craignaient est en train de se passer sous nos yeux: Le choc entre la légalité et la légitimité (Sonko-Diomaye) prend petit à petit forme entre le Pm et le Président de la République. Cela s’observe aujourd’hui sous le moindre prétexte alimenté en cela par les réseaux sociaux.
La dernière occasion, la campagne pour les élections législatives. Ousmane Sonko n’est pas du tout content de la façon dont les autorités publiques gèrent la sécurité au niveau des élections notamment pour ce qui concerne sa caravane. Il l’a publiquement fait savoir en faisant des reproches au Ministre de l’intérieur et partant au Chef de l’Etat. Ce cri du cœur montre qu’il n’est pas du tout en phase avec Diomaye qui, à deux reprises, a eu à lancer des appels à la sérénité pour des élections apaisées.
Sonko s’inscrit ainsi dans une posture d’opposition contre le chef de l’Etat, ce qui est en soi inédit et inadmissible. Car, il est certes leader du Pastef mais il ne peut pas se départir de sa casquette de Premier ministre. Et en tant que tel, il agit et travaille sous la responsabilité du Chef de l’Etat. Donc, il aurait pu entrer en contact avec ce dernier, discuter de la question et adopter ensemble, une position commune qu’il va rendre publique. Ce que l’on a vu est une réelle divergence au sommet de l’Etat, signe clair qu’il y a une forme de dualité.
Et ce n’est pas la première fois. Car, on se le rappelle, lors de la nomination de Samba Ndiaye et du tollé que cela a suscité au sein des pastéfiens, Sonko et Diomaye n’avaient pas adopté la même posture. Mais si dans cette affaire, c’est le Président de la République qui avait eu le dernier mot, pour ce qui concerne la campagne, les arrestations opérées peuvent sonner comme une manière de se plier aux desideratas d’un Pm qui tape sur la table.
Une situation grave parce que pouvant être source de dualité au sommet de l’Etat. Il va de soi que Diomaye bénéficie de la légalité avec son élection incontestable, mais Sonko a la légitimité de son côté du fait que c’est lui qui a investi ce dernier et l’a fait élire. Ce choc entre légalité et légitimité n’augure rien de bon quant à la gestion de l’Etat parce que pouvant être source de blocage. Nous estimons d’ailleurs que si Pastef obtient la majorité à l’Assemblée, il faudra que Diomaye envisage sérieusement de faire de Sonko le Président de l’institution car, manifestement, il se sent mal à l’aise dans ses fonctions actuelles.
La mayonnaise prend de moins en moins et cela n’augure rien de bon pour un mandat qui vient juste de commencer.