Depuis quelques semaines voire des mois, des pannes dans le domaine de l’imagerie médicale se multiplient dans nombre d’Etablissements publics de santé au Sénégal. Si ce ne sont pas des pannes de scanner qui sont les plus fréquentes, ce sont celles de radiothérapie qui pénalisent certaines structures sanitaires. Des défaillances qui font coûter la vie à plusieurs malades.
Des malades vivent un traumatisme en l’absence de matériels d’urgence pour le diagnostic de leurs pathologies. Depuis quelques temps, les pannes dans le domaine de l’imagerie médicale sont fréquentes. Dans plusieurs régions du Sénégal, les structures de santé du public ne sont pas épargnées par ces défaillances techniques. Les pannes les plus récurrentes demeurent, ces dernières semaines, celles de scanners.
En effet, il faut faire remarquer qu’à l’intérieur du pays, les régions sont dotées chacune d’un scanner logé au niveau des hôpitaux régionaux. Et en l’absence de cet outil, c’est toute une population qui en souffre et les conséquences sont le retard dans la prise en charge, l’augmentation des frais de l’imagerie mais aussi l’aggravation de l’état de santé du patient qui doit faire des kilomètres, en effectuant le déplacement de région en région, pour bénéficier de ces services.
Dans le Nord, après l’hôpital d’Ourossogui, celui du centre hospitalier régional de Saint-Louis a pris le relais, avec la panne de son scanner. Tous les malades sont alors référés dans la région de Louga. La majorité des patients y vont avec leur propre moyen de transport. Dans l’impossibilité de prendre les transports en commun, les familles sont obligées de louer des voitures pour les amener. Quid des retards dans le diagnostic ? Aussi, pour un examen qui doit revenir à 40 mille voir 45 mille FCFA, les malades mettent sur la table le triple, ou presque, à savoir plus de 100 mille F CFA.
Selon Moustapha Diop, Major-surveillant de service de la Radiologie, par ailleurs responsable de l’Alliance A3S, qui regroupe les syndicats de cet hôpital de Saint-Louis notamment le SAMES, le SUTSAS et le SAS, qui s’est confié au correspondant permanent de Sud Quotidien dans cette région du Nord du Sénégal : «c’est le tube radiogène qui produit les rayons X qui est en panne. Donc, c’est un dispositif essentiel pour le scanner. Et depuis qu’il est en panne, les malades sont obligés d’aller jusqu’à la région de Louga».
Au niveau des structures d’accueil, ces maladies qui se déplacent pour l’imagerie médicale sont aussi confrontés à un problème de disponibilité des résultats à temps. Il faudra attendre deux jours voir plus pour en disposer. Et, au même moment, le malade continue à vivre à avec son mal et le médecin traitant patiente pour poser le bon traitement. Des vies s’envolent, des regrets se multiplient, les dégâts deviennent insoutenables.
Selon des sources dans le secteur, c’est l’interprétation qui prend le plus le temps, pour le scanner. L’examen est fait, les résultats sont compilés, avant d’être déposés sur la table du radiologue permanent. Ce dernier fait l’interprétation, l’envoie au service informatique pour la saisie et le tirage. Un parcours qui a couté la vie à plusieurs malades.
Dans le Fouta, le scanner serait aussi retombé en panne durant la semaine dernière.
A Dakar, une telle situation ne se fait pas trop sentir dans le domaine du scanner, la présence de toute la chaine de pyramide sanitaire fait que si le scanner est en panne à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff, on peut se rabattre sur les hôpitaux de Fann, Principal, Ouakam ou encore Pikine, Abass Ndao et autres. Mais dans les régions, un seul scanner pour toute une population, pose la problématique de surcharge de travail. Pour une solution de sortie de crise, des acteurs sollicitent la présence d’un deuxième scanner pour des régions.