« S’il est attaqué, il tient le haut du pavé. Et s’il est attaque, il tient aussi le haut du pavé « . C’est difficile à admettre mais cette assertion de Babacar Justin Ndiaye sur Sonko, semble se vérifier ces derniers jours.
En effet, en 10 ans de journalisme, je n’ai jamais assister à une campagne électorale (surtout de l’élection des député, garant du vote des politiques publiques du pays) aussi fade que pauvre en informations. Ça fait deux semaines que le coup d’envoi est donné.
Mais jusque-là, en lieu et place de débats d’idées, de programmes et propositions d’une assemblée nationale aux antipodes de ce, jusque-là connue, les acteurs politiques sur le terrain et les plateaux de TV, s’adonnent à des invectives. L’un faisant la morale à l’autre comme si l’enfer n’existait que pour l’adversaire. Les journalistes se lèvent le matin.
Scrutent le ciel jusqu’au soir sans jamais avoir quelque chose à se mettre sous la dent. A Dakar, on ne semble.pas être en campagne électorale. La capitale qui jadis grouille de bruit durant ces occasions, est cette fois-ci, plus calme que jamais. Jetons seulement un œil sur les quotidiens du pays. Le cobstat est unanime. Il suffit de lire un quotidien pour avoir toute l’information du jour. Aucune différence de contenu d’un journal à l’autre.
Dans ce colmatage pour remplir les pages, tout dérapage de Sonko devient, aussitôt, un sujet à traiter. Une information pour la presse. Pendant des jours, il n’y aura que ça. Se délectant des punchlines du chef de file de Yewwi, la presse oublie sa véritable mission d’information et de sensibilisation de la masse. Tels les futurs députés quand il s’agira de voter des lois.
A Thiès, quand il a seulement été question par Sonko de se débarrasser du micro de la RTS que déjà tous les moralisateurs, candidats adverses, journalistes et citoyens, s’éructèrent. Tandis que ce geste aussi banal que grave (pouvait se comprendre mais ne se justifiait pas), cristalisa les attentions. Hélas. Tout a été laissé de côté pendant des jours pour ne s’attarder que sur cet acte qui n’honnore pas celui qui l’a posé. Il en sera de même quand, depuis Lingère, terre du Bourba Joloff, il invita la candidate du pouvoir (tête de liste) Mimi Touré à un débat programmatique sur la cherté de la vie.
La presse devait saluer cet appel pour qu’enfin, ce qui a été raté au second tour de la présidentielle de 2012 entre Wade et Mavky et en 2019 entre les différents candidats (Macky, Idy, Sonko, Madické, Pr Issa Sall), eût lieu pour la consolidation de la démocratie sénégalaise. Que nenni. On oublie la portée et le sens de cette initiative pour exhiber tel un trophée de guerre, les conditions de Mimi Touré sur une possible tenue de ce débat contradictoire.
Le Sénégal rate, à nouveau comme dans un passe récent, un tournant majeur de sa (jeune) démocratie. Et comme si cela ne suffisait pas, Ousmane Sonko qui n’est pourtant pas candidat, cristallise les débats au point qu’on en oublie les autres. Ces declaratilns, gestes et faits sont épiés. Pour certains, ce sont des erreurs de communication. A mon avis, le maire de Ziguinchor sait ce qu’il fait. C’est à dessein. Absent de la prochaine assemblée nationale, il fait plus parler de lui que la candidate en chef du camp du pouvoir. Son nom figure chaque matin dans les médias.
Conscient de mener le bal apprès les fortes foules qui suivent sa campagne électorale, il s’attaque à tous les adversaires de Yewwi. Après Mimi Touré, il s’attaqua aux autres leaders de l’opposition en les accusant d’être à la solde du président Macky Sall.
Ce lundi, c’est le seul débat dans la presse. Pourtant, il y a quelques jours, Boubacar Camara a dit pareil en affirmant qu’il a y une 9e liste de Macky Sall en compétition au-delà des 8 listes officiellement reconnues. Cette sortie de l’ancien DG de la Douane n’avait pas soulevé lire de la presse. Il a suffit seulement que Sonko en parlât en d’autres termes pour que la volée de bois vert se déclencha.
Ses flèches lancées à l’autre opposition que le maire de Ziguinchor tourna le dos à la capitale pour Louga, Podor, Saint-Louis et Dagana. Ça continue de parler de lui mais Sonko continue sa campagne électorale. Et s’il faisait exprès en battant campagne par anticipation pour la Présidentielle de 2024 ?
Gaston MANSALY, JOURNALISTE