La campagne électorale pour les législatives bat son plein. Après la tabaski et un démarrage très timide, les différents camps mettent le turbo pour convaincre le maximum d’électeurs à voter pour eux. C’est ainsi qu’il n’est pas rare de rencontrer une caravane même si les meetings se font désirer.
En réalité, il y a un faible engouement des populations pour cette campagne. On ne la sent pas trop. Et ceci a été accentué par des effets convergents comme la tabaski mais également l’hivernage et ses conséquences comme les inondations, les examens, Entrée en sixième, Bac, Bfem, etc. Si les agriculteurs s’affairent autour des champs pour semer ou désherber selon les zones, dans de nombreuses localités dont Dakar, Touba et autres, les inondations dictent leurs lois.
Les fortes pluies de ces derniers temps et celles annoncées dans les prochaines heures n’aident pas à assurer une campagne électorale digne de ce nom. Les déplacements ne sont pas faciles même si les politiques profitent de l’occasion pour tenter d’apporter soutiens et réconforts aux sinistrés. Des populations, qui, du reste, ne peuvent penser à autre chose qu’à leur relogement et survie.
A cette situation s’ajoutent les examens organisés en pareille période. L’Entrée en sixième, le Bac et le Bfem mobilisent une bonne partie de la communauté scolaire dont les enseignants, l’administration et les parents d’élèves. Des enseignants s’insurgent d’ailleurs des chevauchements entre Bac et Bfem, ce qui, bien sûr, n’est pas nouveau mais leur cause un réel problème de calendrier, de disponibilité. Il va de soi que dans ce contexte, toutes ces populations ont d’autres chats à fouetter que de se concentrer sur une campagne électorale que beaucoup oublient d’ailleurs. Et pour cause !
A ces raisons invoquées, s’ajoutent le fait que les listes sont pratiquement anonymes en dehors de quelques leaders connus. La plupart des ténors des grandes coalitions sont absents des listes et certains comme ceux de l’opposition, du fait de la loi. Pis, l’Assemblée nationale peine à séduire des sénégalais qui sont de plus en plus dépités par le comportements de certains parlementaires et la faiblesse constatée du contrôle de l’action gouvernementale sans oublier la majorité mécanique qui fait passer comme lettre à la poste, les projets de loi. Il s’y ajoute la rareté de la mise en place de commissions parlementaire d’enquête, de questions orales et le fait que certains députés soient cités dans des trafics graves comme de passeports diplomatiques et de faux-billets.
En clair, une institution pareille aura du mal à séduire même si par ailleurs, son rôle, théorique et institutionnel est assez important. C’est pourquoi, au soir du 31 juillet, il faudra particulièrement surveiller le taux de participation. Car, si l’on y prend pas garde, les sénégalais ne seront pas nombreux à se déplacer ce jour. Pis, s’il pleut, ce qui est possible, peu de gens sortiront dans les localités concernées.
En clair, il faudra désormais tirer les leçons en évitant, à l’avenir, d’organiser des élections dans un contexte pareil. Même si nous avions toujours plaidé pour le respect du calendrier républicain, il n’en reste pas moins vrai qu’il ne coûtait rien de décaler ses élections ne serait-ce que de quelques semaines, pour que tous les sénégalais soient enfin prêts à s’y intéresser. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.