Lors de son rassemblement à Malen Hoddar, Monsieur Ousmane Sonko déclarait que » le pétrole Sénégalais est déjà vendu ». D’emblée, je dis que c’est Faux.
Quand on prétend vouloir diriger un pays comme le nôtre, il faut beaucoup plus de sérieux et de crédibilité dans les déclarations bien qu’on puisse me rétorquer qu’il fait de la politique. La gestion du pétrole est tellement sérieuse que les mensonges, les fausses déclarations n’y ont pas leur place.
Autant, je ne peux l’accepter pour une personne comme Clédor Sène, qui prend des images ou vidéos des tankers traversant les eaux Sénégalaises ou devant décharger du carburant ou autres au Port de Dakar ou aux larges pour dire que le pétrole Sénégalais est en train de partir, qu’il est vendu ; que je ne saurais l’accepter pour quiconque d’autre. En voilà des scénarios très douloureux et pathétiques !
Cela est encore plus gravissime qu’il s’agisse de Ousmane Sonko, y égard à la prétendue posture d’homme politique qu’il revendique. Un Etat est, avant tout du sérieux du début jusqu’à la fin !
Je ne peux nullement accepter de tels errements car j’estime qu’un homme politique qui prétend à la magistrature suprême se doit d’être entouré par des hommes capables lui donner les bonnes informations, au moins qu’il ne soit sciemment dans la manipulation bien sûr, comme à ses habitudes.
Je veux juste rappeler à Monsieur Ousmane Sonko que le pétrole ne se vend pas comme des petits pains. C’est un tout un processus aussi complexe que règlementé.
Au-delà de tout appel à des considérations techniques et spécifiques au secteur des hydrocarbures, comment peut-on vendre quelque chose qui n’est pas encore disponible ? La politique et la recherche d’électorat ne devrait pas vous rabaisser à un niveau jusqu’à se ridiculiser devant les doués d’intelligence.
Ce qui est sûr et certain, au Sénégal, de sources officielles, le début de l’exploitation du pétrole et du gaz est prévu en 2023. En effet, dès 2023, le pays va entrer en production et conformément aux prévisions officielles annoncées, c’est 100 barils par jour qui sont attendus lors de la première phase d’exploitation.
Pour ton information, Monsieur Ousmane Sonko, merci de noter que :
- Les travaux du projet Sangomar ont débuté depuis janvier 2020. En moment, le taux d’exécution est évalué à plus 55%. Les premiers barils sont attendus au courant du 4 ème trimestre de l’année 2023. Et les quantités qui seront produites, sont évaluées entre 75. 000 et 100.000 barils par jour.
- Pour ce qui est du GTA, ce projet a été démarré un peu plus tôt en 2019, les travaux sont exécutés à travers le monde, mais également au niveau du Sénégal où les chantiers ont été réalisés au niveau du port. A ce stade, le taux d’exécution des travau x est évalué à plus de 75%. Et là aussi, les premiers mètres cubes de gaz sont attendus avant la fin de l’année 2023. Et pour la première phase, il est prévu une production plus de 2,3 millions de tonnes de gaz par an, principalement destinées à l’exportat ion. Mais il y a une provision d’environ 35 millions m3 de gaz qui est réservée à la consommation locale pour faire de la production d’électricité.
- Concernant Yakaar Téranga, le projet est actuellement au niveau de la phase d’étude pour définir le concept de développement qui permettra de mettre en œuvre la stratégie Gaz to power. Pour cette première phase, il est prévu une production d’environ 150.000 millions de m3 de gaz par jour qui seront destinés à la production d’électricité qui p ermettront de réduire la facture d’électricité ». La décision finale d’investissement est attendue d’ici 2023. Pour cette phase, les premiers mètre cube de gaz sont attendus à l’horizon 2024.
La question pétrolière fait souvent l’objet d’exagérations, de manipulations, de contrevérités qui sont préjudiciables aux intérêts du Sénégal. C’est justement pour éviter les conséquences néfastes qui peuvent découler de ces exagérations que j’invite Monsieur Ousmane Sonko et tous ceux qui font comme, à plus de responsabilité et à avoir raison g arder.
Par conséquent, les sachants n’ont plus le droit de se taire, ils ne doivent pas laisser la parole ni la place aux ignorants qui cherchent à créer de la confusion aux seules fins qu’eux seuls savent.
Birame Sow, Juriste, spécialiste Régulation des hydrocarbures.
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